Le Squat des Cinglées
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FICHES DE LEORE (Isacielle)

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Léore

Léore

Devise : Ah vos ordre, maître diabolique.

FICHES DE LEORE (Isacielle) Empty
MessageSujet: FICHES DE LEORE (Isacielle) FICHES DE LEORE (Isacielle) EmptyDim 04 Sep 2011, 16:05

Nom : Inconnu

Prénom : Isacielle

Race : Humaine immortelle

Age : 19 ans d'apparence.

Rang/poste/fonction : Au service du roi de l'enfer.

Caractère : Froide, sereine, prête à tout pour obéir, voilà qui la résume amplement.

Pouvoir : L'immortalité, et c'est déjà pas mal.

Armes : Elle est très agile à mains nues, mais elle a été initiée à la plupart des armes.

Caractéristiques améliorées : Souplesse, agilité... Non de façon magique, mais parce qu'on les lui a enseignés durant sept ans.

Goûts : Si elle en a eu, elle les a oublié. Elle apprécie toutefois, bien que presque inconsciemment, l'eau fraîche, ce qui n'est malheureusement pas courant en enfer.

Description physique : Grande, plus pâle qu'une morte. Cheveux de jais soit relevés en chignons, soit cascadant librement dans sont dos. Elle porte toujours une longue robe de voile noirs qui effleure le sol. Ses yeux sont deux joyaux noirs, qui semble absorber la lumière. Ils sont cerclés de cette même couleur, comme si elle avait des cernes de longues dates.
On peut la qualifier de belle, si on parvient à la fixer assez intensément pour pouvoir discerner la beauté que dissimule sa froideur de glace. Jamais de joli.
Spoiler:
Terrible point faible : Elle n'a jamais d'intérêt propre.

But dans la vie : Servir.


Histoire : (ou comment raconter n'importe quoi en piochant des idées chez un peu tout le monde pour parvenir à une fin qui n'a aucun sens, juste pour embéter ceux qui auront la mauvaise idée de vouloir lire)
Quelqu'un eut-il interrogé Isacielle sur son passé qu'elle n'aurait pu lui répondre. Personne ne s'y était toutefois jamais risqué. Son existence avait fait d'elle un de ces êtres qu'on évite d'aborder.
Cependant, si un téméraire avait essayé de le faire, il se serait heurté à un silence de glace, silence révélateur, qui en aurait sans doute révélé plus long qu'elle n'aurait été à même de le faire par les mots.
Car l'histoire de sa vie n'était pour elle que brume. Présente mais insaisissable. Tel le vent qui, bien que dépourvu de consistance, vous glace cependant de la tête au pied. Irréel et pourtant meurtrier. Son passé consistait en un enchevêtrement de fils inextricablement mêlés qui, finalement, convergeaient vers un seul et même point -le dernier de la tapisserie complexe qu'avait été sa vie; un point aussi noir que les ténèbres dans lesquels elle avait alors plongé; la cause même de ce néant.
Elle n'en avait aucun souvenir. Elle avait oublié qu'elle aurait dû s'en souvenir. Se souvenir des seules années durant lesquelles elle aurait pu se dire vivante...


~De sa naissance, qu'on lui conta un jour...~

- Seigneur! Si... S'il vous plait! Je ... de ... mande ... asile. ... Vous en supplie...

La voix de la mourante déclina, au fur et à mesure que ses dernières forces l'abandonnèrent, pour ne devenir qu'un murmure haletant et presque inaudible, qui se perdit finalement dans un râle plaintif. Elle poursuivit néanmoins avec la résolution du désespoir à tambouriner faiblement de ses bras décharnés sur la lourde porte cuivrées de l'église. Bientôt, des pas résonnèrent sur le dallage qui tapissait l'intérieur du bâtiment. Encore quelques secondes et les lourds battants de l'entrée pivotèrent sur deux fidèles vêtus de blanc. Sur leurs traits se peignit un masque horrifié à la vue du spectacle qui s'offrait à eux.
La femme s'était effondrée sur le pavé, la fatigue et la maladie ayant eu raison de ses dernières ressources. Elle était dans un état misérable. Sa respiration était hachée et irrégulière, et on eut dit qu'elle allait s'étouffer à tout moment. Aucun doute que cela arriverait, si on ne lui prodiguait pas des soins immédiats. Son visage était émacié, sa maigreur effrayante, ses vêtement en lambeaux. Son ventre rond saillait sous ses haillons grisâtre, disproportionné par rapport au frêle corps dont il ressortait. Elle l'enserrait désespérément, comme pour s'assurer de sa réalité.
Les deux hommes la saisirent avec précaution et la portèrent à l'intérieur. Ils l’allongèrent sur le marbre froid.

"- Ca va aller, madame, ça va aller. Nous vous prodiguerons tous les soins dont vous avez besoin.
- Non..." Elle voulu se redresser, retomba lamentablement. "Non... Il... va... naître." Chaque mot paraissait lui coûter un effort surhumain. "L'enfant... Occupez-vous-en... Laissez-moi..."

Le temps était compté. La femme commençait à contracter. C'était sa vie ou celle de l'enfant.
Un médecin accourut. Il voulut s'occuper d'elle, elle s'obstina. Elle n'était qu'à moitié consciente, à l'orée du délire. Elle parlait, entre deux quintes de toux, sans vraiment se rendre compte de ce qu'elle disait. Elle s'appelait Isacielle. On l'interrogea sur qui était le père. Elle ne savait rien de lui, sinon son apparence. Il était entré soudainement dans sa vie, en était ressorti de même. Depuis, il n'avait cessé de la hanter. Elle l'avait cherché. Elle avait parcouru des lieux et des lieux à sa recherche, avec l'enfant grandissant en son sein, en vain.
Il naquit. Elle poussa un cris de douleur déchirant, et des larmes coulèrent de ses yeux éteints. Des larmes de joie. Son corps meurtri convulsa dans un ultime soubresaut. Elle mourut avant qu'on eut le temps de porter le fruit de sa peine à ses yeux. Avant de savoir que c'était une fille qu'elle avait mis au monde. Une enfant destinée à devenir le portrait féminin de l'homme qui l'avait séduite et délaissée.
On la nomma du nom de sa mère, dernier hommage à celle qui lui avait donné la vie. Qui lui avait donné sa vie.


~De son enfance, ses seules années de plénitudes...~
Isacielle grandit dans l'église, entourée des fidèles. On ne lui donna pas de nom de famille. Au yeux de tous, elle n'était qu'Isacielle, l'orpheline miraculée.

Elle vécut des années paisibles, les plus sereines de son existence. Cette période de sa vie ne pourrait être qualifiée de parfaite, elle fut cependant la plus heureuse qu'elle connut.

Elle ne reçut jamais une éducation fixe et régulière. Cette dernière lui fut dispensée selon le temps et le bon vouloir des adultes qui l'entouraient. Ainsi, elle n'acquit que quelques connaissances éparses et incomplètes dans divers domaines variés, certains parfaitement inutiles pour une fillette de son âge. Elle était toutefois avide de connaissances, et tout enseigement était bon à prendre. On lui inculqua le sens de la religion, mais jamais elle n'adhéra corps et âme à ce qu'on lui disait. Elle avait ses propres valeurs. Ses propres idées de la vie et la mort; de dieu aussi. A ses yeux, il n'existait pas d'être suprème et bienfaîteur, au dessus de tous les autres. Elle admettait la présence d'une force supérieure qui se trouvait au deçà du commun des mortels. Une force suprème, peut-être. Bienfaîtrice, en aucun cas.

Elle n'avait aucun véritable ami, n'en avait toutefois pas besoin. Elle était seule, la majeur partie du temps. On n'en avait guère à lui consacrer, et elle s'en contentait amplement. Elle était calme, assez renfermée, très mature, aussi, et se suffisait largement à elle même. On la qualifiait souvent de gentille, jamais de sympathique. Déjà enfant, elle faisait preuve d'une certaine froideur. La plupart des occupants de l'église s'étaient plus ou moins attachés à elle. Néanmoins, personne n'étaient réellement à l'aise en sa présence. On ne pouvait s’empêcher, face à cette frêle créature, de se remémorer la terrible scène de sa naissance. Nombreux étaient ceux qui, quand elle apparaissait, voyaient sur son visage les traits décharnés de sa mère à l'agonie. La vision ne durait qu'un quart de seconde, mais elle laissait derrière elle un vague sentiment de malaise.
Isacielle n'en avait pas conscience, ne connaissant pas la cause de tout cela. Car elle ne savait pas son histoire. N'ayant d'autres enfants autour d'elle, elle ne pouvait comparer. Ne pouvait se rendre compte de sa différence, n'avait aucune raison de poser des questions.

Jamais on ne lui raconta la façon dont elle avait été mise au monde.
Jamais elle n'interrogea quiconque à ce sujet.
Cela dura jusqu'à ses douze ans.


~De son terrible voeu, qui signa sa condamnation...~
- Frère Augustin, pourquoi mon prénom?

C'était une froide journée. Isacielle marchait dans la cour, emmitouflée dans un chaud manteau de laine, en compagnie de son 'frère' préféré. La question lui était venue subitement, et lorsqu'elle franchit ses lèvres, ce fut pour briser un silence qui s'était installé depuis déjà quelques instants. L'homme leva la tête, légèrement étonné. La question l'avait pris au dépourvu. Il ne se doutait pas que la jeune fille pût en ignorer la réponse, et se demandait si c'était volontairement qu'on la lui avait dissimulée.
Il essaya d'éluder.
- Eh bien, c'était le prénom de ta mère...

Elle lui lança un regard suspicieux, et poursuivit d'un ton grave d'où perçait un réel intérêt:
- De ma mère... Ma mère... Qui est-elle? Pourquoi m'a-t-elle donné son prénom?

Il hésita. Il ne savait que faire. Il était de ceux qui aimait le plus Isacielle à l'église, et pensait son ignorance injuste. Il ne comprenait pas pourquoi on lui avait caché ce que chacun savait, alors qu'elle était la seule réellement concernée. Il prit sa décision:
- Tu ne sais pas les circonstances de ta naissance, n'est-ce pas?

Elle secoua la tête.
Alors il lui révéla la vérité.

- Il y a douze de cela, une femme est arrivée à l'église. Elle était seule, et il paraissait évident qu'il était nécessaire de lui prodiguer des soins immédiats, sans quoi la mort l'emporterait sans plus tarder. Elle portait également un enfant, qui allait assurément naître dans les quelques minutes à venir. Cette femme se prénommait Isacielle...

Il lui narra ce qui s'était ensuivi. Ce que sa mère leur avait révélé de son histoire et du père de l'enfant. Il lui dit son refus obstiné de soins, soins qu'elle souhaitait que l'on consacrât totalement à l'enfant en train de naître. Il lui révéla son sacrifice.
Le visage d'Isacielle s'était assombri au fur et à mesure du récit. Ses yeux s'étaient voilés de consternation. Elle ne parvenait pas à comprendre. Elle ne voulait pas croire ce qu'elle entendait. Ce que cela signifiait.

Ce n'est que lorsqu'il conclut, résumant l'évidence, que la vérité explosa dans sa tête.
- Ta mère a refusé de guérir pour que tu puisse vivre. Elle a donné sa vie contre la tienne.

L'horreur et le dégoût se peignirent sur ses traits. Et sans crier garde, sans donner ni demander une once d'explication, sans que quiconque eût pu lui assurer qu'elle n'y était pour rien, elle s'en fut.
Tous ceux qui se trouvaient aux alentours regardèrent avec étonnement cette jeune fille s'en aller subitement en courant, traverser sans discrétion le grande salle de l'église, pour se glisser par la lourde porte, avec un désespoir effrayant. Personne ne comprit sa réaction. Personne ne sut jamais la douleur et l'effroi qui s'étaient emparés de son coeur. Le dégoût, aussi. Celui d'avoir commis un meurtre. Si elle n'avait pas existé, sa mère aurait vécu. Elle l'avait tuée. Elle avait ôté une vie humaine. C'était inconcevable.

Isacielle courut longtemps. Elle avait perdu toute notion du temps. Elle ne pensait qu'à fuir. Fuir sa douleur, fuir son effroi, fuir l'horreur qu'elle s'inspirait. Fuir ses pensées. Mais inlassablement elles resurgissaient dans son esprit, et elle ne pouvait s'en défaire. Elle s'engouffra aveuglément dans une sombre forêt. Des branches lui giclaient au visage, sans qu'elle ne s'en souciât aucunement. Enfin, épuisée, le corps meurtri, les vêtements en piteuse état, elle tomba à genoux.
Alors, à l'orée du délire, elle s'empara de la branche à l'aspect le plus tranchant possible qui se trouvait à portée de sa main, et réunissant ses dernières forces, elle s'entailla l'avant bras. Un estafilade apparue. Et les yeux fixant cette griffure sanguinolente, d'une voix d'où perçait tout son désespoir et sa peine, elle prononça ce voeu qui devait la poursuivre jusqu'à sa fin et au-delà.
La main droite posée sur sa poitrine, elle souhaita que son coeur, l'organe vital, source et réceptacle de tout sentiment, lui fut arraché par l'être qui régissait le monde si la mort devait à nouveau découler de sa main.
Et elle s'effondra.


~De son sauveur, doux et dangereux, envoûteur et traître...~

Il la trouva ainsi, inconsciente et plus pâle qu'un cadavre. Il, c'était un homme d'une trentaine d'années, au regard sombre et pénétrant, autour duquel régnait un inquiétant aura de mystères. Il, c'était un nécromancien doté de pouvoirs inquiétants. L'homme la pris doucement dans ses bras.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il était là, penché au dessus d'elle, la transperçant de ses prunelles d'acier. Effrayé, elle voulu esquisser un mouvement de recul. Il la retint, avec douceur mais fermement:
- Tu es encore bien faible. Ne brusque pas tes mouvements.

Elle pris alors conscience qu'elle se trouvait allongée dans un lit. Des murs l'entouraient, et non les ténèbres de la forêt, comme il aurait dû l'être. La mémoire lui revint alors, et avec elle son désespoir. Elle avança précautionneusement son avant-bras à son champs de vision. L'entaille qu'elle s'était infligée d'un violent coup de branche en reconnaissance de son vœu était là, implantée dans sa chair, sans toutefois l'élancer. Elle avait noirci, d'une façon qui n'était en rien naturelle, d'un noir qui semblait absorbé autour de lui la lumière. Comme un signe lui indiquant que quelqu'un avait été à l'écoute et veillait désormais au respect de la charte qui régissait le contrât qu'elle avait stipulé. Alors la résolution fit vaciller le désespoir. Une résolution de fer. Jamais plus elle ne causerait la mort.

Son attention se reporta sur l'inconnu, qui l'avait apparemment sauvée d'une mort horrible par le froid où dans l'estomac d'une bête sauvage affamée.
"- Qui êtes-vous, demanda-t-elle non sans une légère note de méfiance. Et où sommes-nous?
- Nous sommes chez moi, à l'orée même de la forêt dont je t'ai tirée. Quand à mon identité, tu te contenteras de Monsieur Ondenoire.
- Et qu'allez-vous faire de moi? poursuivit-elle, toujours un peu froide. Je n'ai nul endroit où retourner."

Elle ne pouvait en effet regagner l'église, parmi ces gens qui savait son histoire, histoire qu'elle était persuadée désormais de lire dans leur regard à chaque fois qu'elle les croiserai. Ondenoire répondit avant qu'elle n'eut le temps de s'en inquiéter outre mesure.
- Si tu le désires, je t'accueillerai chez moi. C'est un endroit reculé, et tu y sera seule avec ma présence pour seule compagnie. Je serais ton maître, et tu me devras obéissance. Je t'inculquerai les savoirs que j'estime devoir être sus.

Il ne lui fallut guère de temps pour se décider. On lui proposait une existence reculée, loin des Hommes, une existence ou elle n'aurait plus à affronter le regard du monde. Elle n'avait plus rien à perdre, elle ne devait rien à personne. Elle accepta d'un hochement de tête.
Elle remarqua que l'homme ne lui avait pas demandé les raisons qui l'avaient poussées à se retrouver dans cette forêts, ni rien d'autre à son sujet. Elle lui en était reconnaissante, et surtout soulagée qu'il ne s'y intéressât pas. Un autre pensée assez étrange lui vint: ou alors il savait.


~De l'amour, qui pour la première fois entra dans son existence...~
Isacielle n'avait que douze ans lorsque Ondenoire entra dans sa vie. Elle passa sept années avec lui.
Sept années durant lesquelles il fut son précepteur dans bien des domaines. Il lui apprit à réfléchir, à déduire, à tirer profit. Il lui apprit la science des plantes, les facultés des pierres. Il lui apprit la logique et la ruse. Il lui apprit l'art de la guérison. Celui de l'empoisonnement. Les dix-huit façons de tuer un hommes, les trente six autres de le faire souffrir. Il lui apprit la science des armes, l'art de ce battre à main nu.
Sept années durant lesquelles elle lui obéit. Sans jamais savoir rien de ses activités que des doutes auxquels elle s'efforçait de se fermer. Elle n'y parvenait pas totalement, toutefois.
Car il lui était impossible de ne pas voir. De parvenir à ce mentir à elle même à un point suffisant pour pouvoir ignorer totalement.
Ignorer ce qu'il faisait enfermé dans sa tour toujours close. Ignorer, du moins, le mal qui s'en dégager. Les forces noires que couvaient son travail. Les sombres desseins qu'il manigançait. L'immoralité et le manque éthique de ses actes. Elle s'efforçait pourtant de lui trouver des excuses. Ou plutôt de s'en trouver à elle. Elle se persuadait que cela ne la regardait aucunement. Il était son maître, et ce qu'il faisait ne regardait que lui. Il était mystérieux, intelligent, attirant... Mais mauvais? Impossible!
Sept années durant lesquelles elle grandit et s'épanouit. Les derniers signes de l'enfance qui s'étaient attardés sur ses traits disparurent. Elle devint une jeune fille élancées, et assez séduisante, non pour sa beauté mais pour l'aura qui se dégageait d'elle.
Sept années durant lesquelles Ondenoire la vit grandir et s'épanouir.

La brise effleurait le pâle visage d'Isacielle, sans qu'elle n'en eut conscience. Au sommet d'une haute tour du manoir, accoudée au rebord d'une trouée dans le mur de pierres, du haut de ses dix-neuf ans, elle était plongée dans ses pensées.
La nuit s'étendait devant elle. Elle ne la voyait pas. Elle ne voyait que lui. Son beau visage passait devant ses yeux comme s'il était présent. Il se prénommait Leste. Elle l'avait rencontré quelques semaines plus tôt, alors qu'elle s'en était allée chercher des herbes dans la sombre forêt, sous ordre de son maître. Elle avait tout d'abord était surprise de le rencontrer, assis au bord d'un ruisseau. Il n'y avait d'ordinaire personne dans les environs. Ils s'étaient épris l'un de l'autre, Isacielle au prix de sa méfiance naturelle. Ils s'étaient revus plusieurs fois, des moments aussi brefs qu'intense. Pour une raison qu'elle ne parvenait pas à cerner, la jeune fille avait préféré cacher à Ondenoire l'existence de son amant.
Depuis, elle pensait bien souvent à lui. C'était le cas en cette soirée d'hiver.

Il survint derrière elle, plus silencieux encore que la brise.
- Que fait-tu là, Isacielle?

Elle sursauta. Non parce qu'elle ne l'avait pas entendu approcher, mais par la touche inhabituelle qui s'était infiltrée dans l'intonation de la question.
- Je méditais, maître Ondenoire.

Il s'approcha soudain, brusquement, beaucoup trop près au yeux de la jeune fille.
- Maître? répéta-t-il dans un souffle. Et si nous oubliions, l'espace d'un instant, nos rangs respectifs?

Il s'approchait encore davantage, et soudain, il la saisit par la taille. Elle voulut s'écarter, partagée entre frayeur et révulsion:
- Non! Que voulez-vous?

Il lui lança un regard aguicheur.
- Viens... N'ai pas peur...

Elle se débattit, les larmes lui montant aux yeux devant cet homme de vingt ans son aîné, cet homme qu'elle avait respecté et admiré, et qui désormais lui demandait davantage. Elle résista de toutes ses forces.
Lui persistait, lui conjurant de se laisser faire. Et puis soudain, voyant sa résistance, il la libéra. Il arborait le sourire d'un homme absolument sur de lui, prêt à tout pour parvenir à ses fins. Et c'est d'une voix tranquille qu'il déclara: "Tu verras. Je t'aime, et je te conquerrai, quelqu’en soit le moyen. Tu seras à moi." Et il s'en alla.

Sa vie devint un enfer. Il la harcelait. Elle n'aurait bientôt plus la force de résister à cet homme du double de son âge qui avait résolu qu'elle l'aimerait. S'en était trop. Elle vivait dans la terreur tout en refusant de faillir. Elle résolut que dans ces conditions, la vie n'était plus nécessaire. Elle voulut y mettre fin.
Ondenoire la surprit in extremis, le poignard à quelques centimètres de son coeur. Il parvint à l'arrêter. Mais une grande peur se saisit de lui. Sa mort ne pouvait être. Il l'aimait réellement, et acceptait de mettre le temps nécessaire pour la conquérir. Elle ne devait pas le priver de ce temps.
C'était un homme au pouvoir très puissants. A son insu, il la rendit immortelle.


~Du meurtre, par lequel elle avait existé, et par lequel elle brisa cette existence si cruellement obtenue...~

Elle fréquentait toujours Leste, son unique source de bonheur et de réconfort.

L'hiver approchant de sa fin, ils s'était retrouvés derrière le manoir, étendus côte à côte à l'ombre d'un buisson.
Ondenoire les surprit ainsi. Il entra dans un colère folle, la jalousie s'étant emparée de lui. Cet homme était parvenu à prendre ce coeur que lui même n'avait pu atteindre, en dépit de tous les efforts qu'il y avait déployé. La rage ayant embrasée son âme, il se saisit de son poignard et tua l'amant de l'être aimé.

Ce qui s'ensuivit, même si elle était demeurée l'humaine qu'elle avait été, Isacielle n'en aurait sans doute pas eut de souvenir précis. La scène fut très embrouillée et assez incompréhensible.
L'esprit de la jeune fille était embrumé par une tristesse et une douleur haut-delà du supportable. Seul un sentiment les surpassait: la haine à l'égard du tueur. Mue par sa peine et sa fureur, la force du désespoir s'étant emparée d'elle, elle se jeta sur son maître, sans même avoir réellement conscience de ses actes. Sans avoir conscience des conséquences qu'ils pourraient impliquer. Il luttèrent, quelques secondes ou quelques heures. Lui combattant aguerri, puissant et robuste; elle une élève qui n'avait guère plus à apprendre, souple, précise et remplie de haine.
Isacielle vainquit.
Son maître fut tué.
Son voeu fut brisé.

Dans les limbes de l'enfer, le roi suprême se souvint de cette fillette qui avait passé avec lui un marché. Il s'empara de son coeur, ce coeur qui avait trahi.

Allongée près du corps inerte d'Ondenoire, Isacielle avait perdu connaissance. Son bras droit était étendu sur la pierre, la manche de son vêtement légèrement retroussée. Suffisamment toutefois pour laisser apparaître l'entaille qu'elle c'était infligée sept années auparavant, dans cette sombre forêt. Suffisamment pour qu'un inconnu qui l'aurait trouvée là s'interrogeât sur l'étrange teinte rougeoyante qu'avait adopté la balafre qu'on eut désormais dite à vif.
Elle ne mourut point, car elle avait reçu de celui qu'elle avait tué l'immortalité. Elle fut prise par les enfers, désormais leur servante à jamais.


~~

Si on déchirait sa poitrine, on y trouverait à l'emplacement habituel du coeur un petit joyau d'un noir profond et d'origine inconnue, dans lequel la lumière serait comme prisonnière. Substitut donné par le roi de l'enfer, qui insuffle la vie dans ses membres...


~~

Le roi était détenteur de son coeur, elle était donc en son pouvoir. Dépourvu de cet organe vital, tout sentiment d'injustice ou désir de vengeance l'avait abandonné.
Son rôle était à présent de servir.
Un unique moyen aurait pu la libérer de ses chaînes. En réparant sa faute. En allant à l'encontre du rôle et du but de l'existence de celui à qui elle appartenait. En sauvant une vie, en toute connaissance de cause et de son plein gré.
A-t-elle conscience de ce moyen? Peut-être...
A-t-elle conscience de ce qu'elle y gagnerait? Sans doute pas...


Dernière édition par Léore le Ven 27 Avr 2012, 18:43, édité 6 fois
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Claire

Claire

Devise : Euh, l'Euro ? HAHAHAHAHAHAHAHA.

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MessageSujet: Re: FICHES DE LEORE (Isacielle) FICHES DE LEORE (Isacielle) EmptyDim 04 Sep 2011, 16:09

O_______________O

J'ai lu les trois premières liiignes xD
Mais j'attaque, j'attaque. On avait pas dit que c'était pas la peine de trop détailler ? xD
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Laura

Laura

Devise : Who run the world ?

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MessageSujet: Re: FICHES DE LEORE (Isacielle) FICHES DE LEORE (Isacielle) EmptyMer 07 Sep 2011, 12:08

moi j'ai tout lu fait un effort claire voyons...
(j'était en cdi)
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Claire

Claire

Devise : Euh, l'Euro ? HAHAHAHAHAHAHAHA.

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MessageSujet: Re: FICHES DE LEORE (Isacielle) FICHES DE LEORE (Isacielle) EmptyDim 19 Mai 2013, 14:53

OK J'AI TOUT LU !

MARQUONS CE JOUR D'UNE PIERRE BLANCHE !

(Sinon, c'tait sympa comme histoire ; "Frère Augustin" m'a éclatée xD)
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Laura

Laura

Devise : Who run the world ?

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MessageSujet: Re: FICHES DE LEORE (Isacielle) FICHES DE LEORE (Isacielle) EmptyJeu 23 Mai 2013, 11:46

Enfin !!!!! mais je crois qu'il n'y a que nous deux pour célébrer ce jour !
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